FONDATRICE DU CARMEL FRANÇAIS
FONDATRICE DU CARMEL DE PONTOISE (1605)
Barbe AVRILLOT est née à PARIS le 1er février 1566. Son père était seigneur de Champlâtreux,près de Luzarches, et chancelier de la reine de Navarre.
Elle fut élevée à l’abbaye de Longchamp et voulait, à 12 ans, se faire religieuse « pour soigner les pauvres », mais à 16 ans ses parents la marient à Pierre ACARIE, vicomte de Villemaur. Le couple eut très vite 6 enfants : Nicolas, Marie,Pierre, Jean, Marguerite et Geneviève.
Épouse et mère comblée (n’est-elle pas surnommée « La Belle Acarie »?), elle est dans le même temps, présente aux difficiles réalités sociales de son époque, et vit une authentique expérience mystique dont l’origine fut le bouleversement provoqué par la lecture d’une phrase de Saint- Augustin : «Trop est avare à qui Dieu ne suffit ».
L’accession d’Henri IV au trône de FRANCE provoque l’exil de son mari, ligueur acharné, et la confiscation de ses biens. Elle a 28 ans, 6 enfants, et la charge de son vieux père. Revenant de visiter son mari exilé à Luzarches, elle fait une chute de cheval qui lui brise une jambe : peu après une seconde chute et enfin une troisième la rendent définitivement impotente… mais non inactive. Réfugiée chez une parente, elle poursuit seule l’éducation de ses enfants, et par son courage, son labeur et son savoir-faire, elle rend à son foyer ses biens et l’honneur.
Au retour de son mari à PARIS, « l’Hôtel Acarie » qu’elle a pu réintégrer avec sa famille,devient le lieu de rencontre des plus grands spirituels du temps. Elle-même déploie une activité intense, soulageant toutes les misères qui l’entourent,réformant des communautés religieuses, ou en implantant de nouvelles,prodiguant des conseils si avisés qu’on accourt à elle de partout.
C’est alors que Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) lui apparaît en vision et lui demande d’introduire en France le Carmel réformé. Après bien des péripéties, le premier Carmel s’ouvre à
PARIS, au faubourg Saint-Jacques le 18 octobre 1604. avec la présence de six carmélites espagnoles – dont 2 avaient été les proches compagnes de Sainte Thérèse, Anne de Jésus et Anne de Saint- Barthélémy – et les jeunes filles préparées par Madame ACARIE.
Bientôt et toujours par ses soins, un deuxième Carmel peut s’ouvrir à PONTOISE, le 15 janvier 1605, avec Anne de Saint-Barthélémy comme première prieure. Il s’installe provisoirement dans la maison de Monsieur DUVAL, rue du Soleil, actuellement rue Marcel-Rousier, en attendant la construction des bâtiments que les Carmélites occupent encore aujourd’hui.
Après la mort de son mari. Madame ACARIE entre au Carmel d’Amiens en 1614, demandant par humilité à être Sœur converse. Elle prend le nom de Sœur Marie de l’Incarnation.
Très vite sa santé s’altère. Et le 7 décembre 1616 les supérieurs l’envoient au Carmel de PONTOISE qu’elle aimait particulièrement. Elle y vécu ses derniers mois, toujours converse. En février 1618 elle tombe malade et meurt le mercredi de Pâques 1618 pendant que Monsieur DUVAL lui administre l’extrême-onction.
Dès 1627 sa cause fut introduite à ROME et reprise à la fin du XVIII° siècle grâce à Madame Louise de France, carmélite, prieure du Carmel de Saint-Denis. Elle fut béatifiée le 5 juin 1791.
Son corps inhumé dans les cloîtres fut transféré en 1637 dans l’église du Carmel dans un mausolée de marbre, don de la reine Marie de Médicis, et pendant plus de trois siècles son tombeau a attiré dans cette église de nombreux pèlerins.